ROBERT Ier BRUCE

ROBERT Ier BRUCE
ROBERT Ier BRUCE

ROBERT Ier BRUCE (1274-1329) roi d’Écosse (1306-1329)

Issu de la famille normande des Brus arrivée en Écosse au début du XIIe siècle, Robert est le petit-fils de Robert Bruce, «le Compétiteur», cousin du roi d’Écosse Alexandre II et candidat malheureux au trône en 1292. Après l’abdication de John de Balliol (1296) Robert Bruce, comte de Carrick, depuis 1292, se rallie un moment à l’insurrection conduite par William Wallace contre l’occupant anglais mais l’abandonne assez vite. Sa véritable carrière politique commence en 1306 par le meurtre d’un autre prétendant à la couronne, John Comyn. Pourchassé par les amis de la victime mais aussi par les Anglais, excommunié, Robert Bruce joue d’audace et se fait couronner roi d’Écosse à Scone le 25 mars de la même année. Le nouveau roi, considéré comme traître et rebelle par Édouard Ier d’Angleterre en faveur de qui John de Balliol avait abdiqué, est dans une position très difficile: son armée est peu nombreuse, il est loin de rallier à lui tous les Écossais, et les Anglais tiennent de nombreuses places fortes et les principales villes du pays. Au cours de l’été il est battu à deux reprises, sa famille arrêtée; trois de ses frères seront exécutés ainsi que nombre de ses partisans; lui-même doit fuir en Irlande. Il rentre en Écosse au début de 1307, peu de temps avant la mort de son principal ennemi Édouard Ier. Ses premières victoires sont suivies de succès plus importants et Robert Bruce rallie à sa cause des partisans de plus en plus nombreux et puissants, dont James Douglas qui devient un de ses principaux lieutenants. Perth est prise en 1313 puis Édimbourg, l’Église d’Écosse le reconnaît comme roi. En juin 1314 l’Écosse est presque totalement libérée, mais les Anglais tiennent encore le château de Stirling. Édouard II rassemble une armée qui rencontre les troupes écossaises à Bannockburn, près de Stirling. Les Anglais ont pour eux la supériorité numérique et une forte cavalerie lourde, mais, sur le terrain étroit et marécageux choisi par Bruce, l’avantage reste à l’infanterie écossaise et la défaite anglaise se transforme bientôt en déroute; Édouard II doit s’enfuir, de nombreux seigneurs anglais sont tués ou faits prisonniers; leurs rançons et le butin saisi apportent à l’Écosse des ressources inespérées. Malgré son importance, la bataille de Bannockburn, la plus célèbre et la plus glorieuse de l’histoire écossaise, ne met pas fin au conflit. Si en 1322, un raid anglais arrive jusqu’à Édimbourg, les Écossais ont pris Berwick en 1318 et, à plusieurs reprises, envahissent et pillent le nord de l’Angleterre. Le traité de Northampton apporte enfin la paix (1328) et reconnaît Robert Bruce comme roi d’une Écosse indépendante; peu après, l’excommunication pontificale qui pesait encore sur lui est levée. La monarchie est aussi restaurée à l’intérieur, le Parlement admet pour la première fois des représentants des villes, les finances sont réorganisées. Cependant, si, en récompensant par des dons de terres et de châteaux les barons fidèles, le roi s’assure l’appui de l’aristocratie, ses successeurs auront à souffrir de cet affaiblissement du pouvoir royal. Robert Ier meurt en 1329 à la suite d’une longue maladie, peut-être la lèpre. Son œuvre considérable s’explique par ses qualités d’homme d’État et de chef de guerre, mais aussi parce qu’il a su incarner les aspirations du peuple écossais, de ses barons et de son Église tous engagés dans la lutte contre l’Angleterre. La déclaration d’Abroath (1320), réponse des barons écossais au pape, est significative; parlant de Robert ils affirment: «Nous lui sommes reconnaissants et nous sommes résolus à le suivre en toutes choses, à la fois à cause de ses droits et de ses mérites, comme étant l’homme qui a restauré la sécurité du peuple et défendra sa liberté...» Le poème de John Barbour, Bruce (env. 1375) célèbre le roi tout en respectant l’histoire, mais la légende s’emparera du héros de l’indépendance nationale.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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